Maman Expat’ : Baguette et Epinette au Québec !

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C’est bientôt la rentrée, et après 2 mois de vacances en France (et sans mon PC !), je reprends le blog en main ! Mais histoire de garder un pied dans les vacances, je vais vous emmener très loin : au Québec ! Marion est devenue maman au Québec. Elle n’est pas blogueuse, mais partage son quotidien sur Instagram sur son compte Baguettes et Epinettes.

Mais trêve de bavardages, je laisse Marion nous emmener dans sa belle province !

1- Pour commencer, je te propose de te présenter !

Nous sommes une famille franco-canadienne.

Marion, moi, la maman, est française. Du Sud de la France précisément. Ce petit coin de pays, où il fait chaud et où les cigales chantent du Fernandel dès l’aube.

Dominic, le papa, est canadien. Enfin, que dis-je !! Québécois ! Il faut savoir ici que les Québécois sont très attachés à cette distinction. Le fait que la culture québécoise soit différente de celle de leurs acolytes des autres provinces du Canada, est perçu comme un patrimoine en perdition, qu’ils se donnent comme mandat de protéger et de défendre de l’inclusion de la culture anglaise nord-américaine. Il y a d’ailleurs beaucoup de québécois qui encore aujourd’hui, bien que la question de l’indépendance du Québec ne soit plus d’actualité, revendique encore cette idée.

Nous sommes mariés. Et de ce mariage sont nées trois petites poulettes. Camille, 4 ans, Alice 2 ans et Flavie 10 mois. Toutes nés ici, au Québec.

maman au Québec

2- Qu’est-ce qui vous a amenés dans ce pays ?

C’est sûrement la question que j’ai le plus souvent entendue depuis que je me suis expatriée. Pourquoi avoir quitté le soleil, la mer et la chaleur pour venir vivre au Québec?!

Eh bien honnêtement, mon but premier n’était pas du tout de venir y vivre.

A 20 ans, alors je m’apprêtais à commencer ma dernière année de master à l’université d’Aix-Marseille, une annonce sur le babillard du couloir du 3ème étage de mon département universitaire m’interpelle. Elle propose aux étudiants en licence de valider leur dernière année par une année d’échange à l’internationale.
De nature, j’ai toujours aimé les voyages. Et depuis que j’ai l’âge de voyager seule, aussitôt qu’une occasion se présente, je ne me faisais pas prier.

Immédiatement j’ai manifesté mon intérêt ! Mais les destinations proposées n’étaient qu’en Europe et ne m’intéressaient pas vraiment… J’ai donc proposé le Québec. Mes parents y étaient allés en visite 2 ans auparavant et avaient beaucoup apprécié. De plus, il n’y aurait pas la barrière de la langue, ce qui faciliterait mon apprentissage.

Et c’est comme cela qu’en août 2006, je décollais pour ce que je ne savais pas encore, mais que je qualifierais aujourd’hui, comme point de départ de ma nouvelle vie.

Pendant un an, j’ai découvert une culture, des habitants formidables, des paysages grandioses. J’y ai aussi rencontré mes amis, ma nouvelle famille, mon amoureux…

Et lorsque fut venue la fin de l’aventure, je ne pouvais pas me résoudre à rentrer. Entre moi et le Québec, l’histoire ne faisait que commencer!

Et c’est comme cela que 13 ans plus tard, j’y suis encore.

Nature québécoise

3- Décris-nous un peu ta vie ici.

Je suis une maman qui travaille. J’ai un emploi qui me plaît et qui me permet de concilier travail et famille. Mes horaires sont flexibles et aménageables au besoin.

Dominic aussi travaille, un peu plus durant l’été et le printemps, car il est biologiste aquatique et analyste en pollution lumineuse. Puisque durant l’hiver, les interventions en extérieurs et sur le terrain ne sont pas possibles, la majorité de ses sorties se font durant la période propice allant d’avril à novembre. Le laissant en horaire plus souple durant l’hiver.

Durant cette période de l’année, je suis plus souvent seule les soirs et quelquefois le Week-end, parfois même des semaines entières. Je ne vous cacherais pas que ce n’est pas facile d’être maman solo avec trois enfants en bas Âge… Surtout que nous n’avons pas d’aide. La famille de mon mari est loin (pas dans la même région) et nos amis bien qu’ils soient très serviables, ont déjà leurs enfants à s’occuper.

Malgré cela, nous nous sommes créé un fort réseau. De nombreux expat (majoritairement des Français) en font partie et nous nous soutenons et nous épaulons dans notre vie de famille et dans nos galères du quotidien. On les appelle notre famille de cœur.

4- Quel est le changement culturel qui t’a donné le plus de mal pour d’adapter à ta nouvelle vie ?

Sans grande surprise, le plus évident : le froid ! Et la durée de l’hiver. Il commence mi-décembre et se termine fin avril. Alors certains me diront qu’il faut apprécier l’hiver et pratiquer des sports hivernaux. Oui, mais moi je suis une enfant du sud, du soleil et de la chaleur. Je n’aime pas spécialement le ski ou les balades a -30 degrés. Et bien que l’on trouve toujours un moyen de profiter de ces mois de froid, même 13 ans plus tard j’ai beaucoup de difficultés à les apprécier.

Sinon, je soulignerais aussi la barrière de la langue. Au début, cela a été compliqué, car nous pensions que les Québécois parlent français. Mais non. Les Québécois parlent québécois. Ils ont leurs propres expressions, leur accent, leurs tournures de phrases, etc… Et ils en sont fiers! Je ne m’y étais pas du tout préparée, pensant à tort que je n’aurais pas a faire l’effort de m’ajuster de ce côté la…
Dans ce sens, on prend a cœur le fait nos enfants comprennent les deux langages puisque cela fait partie prenante de leur histoire et de notre famille. Ce double langage, parfois mélangé, utilisé bizarrement ou mal compris par les filles, soulève souvent bien des fautes didactiques ou de vocabulaires assez cocasses.

5- Et l’aspect culturel que tu adores dans ton pays d’adoption ?

J’aime tout. Sérieusement.

Mais ce que j’apprécie par-dessus tout est sûrement la bienveillance des uns envers les autres. Les gens sont foncièrement gentils. Comme dirait ma maman « Marion, tu vis dans le pays des Bisounours » lol.

L’inconnu ne fait pas peur. Et j’apprécie beaucoup ce climat où il fait bon vivre.

Nature québécoise

6- Quelle est la place de la mère et de l’enfant dans le pays dans lequel tu vis ?

J’ai porté et donné la vie à mes filles ici. En ce qui concerne la grossesse, le suivi gynécologique et l’accouchement sont presque en tout point similaire à la France. Nous avons la chance d’être couverts par le gouvernement pour ce qui concerne des soins de santé de la même façon que la sécurité sociale, contrairement à nos voisins les Américains.

De plus, l’avantage le plus considérable dans notre rôle de parent est le congé parental. Le Québec (et pas le Canada) offre aux parents la possibilité de prendre un congé parental de 52 semaines suivant la naissance de l’enfant. Ce congé est partageable entre les deux parents.

Je l’ai pris au complet à la naissance de chacune de mes filles. Et j’en ai profité! J’ai eu l’immense chance de pouvoir passer les premières années de leurs vies à leurs côtés. De plus en prenant une année de congé a la naissance de leurs enfants, les parents donnent la chance aux jeunes diplômés d’acquérir une expérience professionnelle d’une année à des postes qu’ils n’auraient peut-être pas la chance d’occuper si tôt dans leur parcours professionnel.

7- Comment se passe la scolarité de tes enfants ?

Vu leur jeune âge, mes filles ne vont pas encore à l’école. Ici, il n’y a qu’une seule année de maternelle, a 5 ans. La scolarité est donc obligatoire qu’à partir de 5 ans. D’ailleurs ma grande prendra le chemin de l’école en septembre prochain. Elle a vraiment hâte!
Il y a très peu d’écoles privées. Ce n’est pas vraiment dans les mœurs. Les enfants vont tous à l’école publique, celle qui dessert leur quartier. L’éducation jusqu’à l’université est gratuite. Cela peut paraître similaire à ce qui se fait en France, mais je trouve qu’il y a une grande différence dans le mode éducatif. L’apprentissage est moins « élitiste ». L’enfant est au centre de son éducation et l’apprentissage est plus axé sur l’oral, sur des ateliers et l’expérience sensorielle manuelle. Vous comprendrez que pour le moment je n’ai pas expérimenté moi-même le système de l’école. Mais c’est ce que j’ai entendu de par mes amis.

Pour le moment, étant donné que nous travaillons tous les deux, mes enfants sont en service de garde. Au Québec, deux choix s’offrent à nous. La nounou en milieu familial et les CPE (Centre de la petite enfance). Les CPE sont des centres, un peu comme des maternelles dans lesquels les enfants sont séparés en groupe d’âge de 6 mois à 5 ans. Il y a environ 8 à 10 enfants par groupe, supervisés par une éducatrice spécialisée. Ils ont des horaires et des plages d’ouverture assez large. Généralement de 7h à 18h.

De l’autre côté, il y a les garderies en milieu familial. Il s’agit de nounou qui garde des groupes de 6 enfants chez elle, tous âges confondus.

Que ce soit pour l’un ou pour l’autre des modes de garde, les tarifs sont les mêmes. Environ 9$ par jour et par enfants, avec repas et collation comprise.

Cependant les CPE sont bien souvent très difficiles d’accès puisque beaucoup de parents optent pour ce mode de garde. Les listes d’attentes sont longues et cela prend parfois plusieurs années avant d’avoir la chance d’y a voir une place.
Par exemple, Camille, ma grande, a fréquenté un milieu familial à son 1 an lors de mon retour au travail et y est resté jusqu’à ses 4 ans où nous avons eu une place en CPE.

Avant qu’ils entrent en maternelle, les enfants ne sont pas vraiment soumis à l’apprentissage de la lecture ou de l’écriture. En CPE par exemple, bien que très accès Montessori, l’enfant est libre de ses choix. Aucun apprentissage n’est obligatoire. Mes filles par exemple ne sont pas encore capables d’écrire leur nom ni de lire l’alphabet bien que la plus grande a 4,5 ans. Et c’est correct comme cela ! Certains penseront qu’elle est en retard par rapport à la France. C’est ce genre de réflexion que nous recevons parfois de la part de ma famille, mais pour nous cela ne s’applique pas. Elle fera comme les enfants ici. Elle ne sera ni en avance ni en retard par rapport à eux. Et comme les enfants français, elle apprendra à lire pendant sa première année scolaire…

En ce qui concerne nos horaires au quotidien, il faut savoir que les Québécois suivent la tendance nord-américaine en termes de repas. Généralement le souper se fait à 18h maximum. Il n’y a pas vraiment de goûter en après-midi. Nous commençons le travail de bonne heure. Mon mari et moi devons être au travail à 7h15-30. Nous déposons nos filles aux CPE généralement vers 7h00. Je finis vers 16h et je suis à la maison avec les enfants vers 16h40.

Cela nous laisse amplement le temps de donner les bains, préparer le repas, manger, jouer et profiter en famille.
Les enfants se couchent à 19h15.

Ce rythme est diffèrent de celui que j’aurai pu avoir en France, mais il a fini par me convenir. Je ne travaille pas le vendredi et tant que ma grande ne va pas à l’école, je profite de cette journée pour les garder et passer du temps de qualité avec elles.

maman au Québec

8 – En quoi cette expérience a-t-elle été enrichissante pour ta famille ? Et pour toi ?

Je pense que cette expérience nous a ouvert sur le monde, et nous a donné envie de tout voir, tout visiter, d’apprendre davantage sur les autres cultures et sur les merveilles que nous offre la terre.

maman au Québec

9- Si je viens passer quelques jours chez toi, qu’est-ce que tu m’emmènes visiter ?

Pleins de choses ! Je t’emmène dans les différents quartiers de Montréal, dans le coin historique de la ville de Québec, je t’emmène te balader dans les magnifiques montagnes que nous offre le Québec, je t’emmène dans une cabane à sucre, dans un chalet au bord d’un lac pour vivre l’expérience de « ma cabane au Canada ». Et pourquoi pas à la maison! ?

Caribou et ours

10- Et après ? Vous restez ? Vous rentrez dans votre pays d’origine ? Vous partez ailleurs ? Quels sont vos souhaits pour l’avenir ?

En 2011 après notre mariage, nous sommes partis 1 an en tour du monde en sac a dos avec mon mari. Nous avons visité pas loin de 15 pays. Et depuis, nous nous nourrissons le désir de recommencer. Mais cette fois en famille.

Depuis quelques années, nous planifions ce doux rêve. Et ce sera en 2021 nous partirons tous les 5. Mon mari et moi prendrons une année sabbatique et ferons l’école à la maison.

Également nous aimerions beaucoup durant les 10 prochaines vivre une vie d’expatrié, nous laissant porter par les contrats de travail que pourrait avoir mon homme. Je mettrais ma carrière entre parenthèses et ferais l’école à la maison.

Un immense merci à toi Marion de nous avoir fait voyager et de nous avoir tant appris sur ta vie de maman française au Québec !

Si vous avez aimé cette interview, n’hésitez pas à commenter et à la partager ! Et surtout, abonnez-vous à Baguettes et Epinettes, le compte instagram de Marion pour ne rien manquer de ses aventures !

Vous aimez ces récits de mamans expat’ ? Nous sommes déjà partis en Suisse, en Chine, au Japon, en Angleterre et en Allemagne !

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4 commentaires sur “Maman Expat’ : Baguette et Epinette au Québec !

    Monjolipetitbureau a dit :
    22/08/2019 à 15:51

    Merci pour cette découverte! Je rêve de visiter ce pays, ma voisine est partie aussi s’installée au Québec depuis maintenant de très nombreuses années et quand elle rentre en France j’ai du mal à la comprendre tellement l’accent et les expressions changent! Il est clair que ce n’est pas aussi simple que “ils parlent aussi français” ;-).

      mamanadada a répondu :
      24/08/2019 à 14:34

      J’ai remarqué que tous les français qui vont vivre au Québec prennent l’accent ! Du moins un peu. Comme le précise Marion, ça n’est pas tout à fait la même langue…

    Mamanoquotidien a dit :
    25/08/2019 à 21:51

    J’aime tes rdv avec ces mamans expat’. A quand un papa d’ailleurs ?! Le Québec est une région que j’aimerai beaucoup visiter. Un jour peut-être.

      mamanadada a répondu :
      26/08/2019 à 05:22

      J’adorerais visiter le Québec !
      Un papa expat’ ? C’est une bonne idée. J’interroge généralement les mamans car c’est elles qui ont suivi leur conjoint.

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