5 choses à ne jamais dire à un parent qui instruit son enfant à la maison

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En instruisant à la maison, nous sortons un peu du modèle traditionnel d’éducation et ne passons pas inaperçus. Nous suscitons souvent la curiosité, parfois l’envie, parfois la peur, mais une chose est certaine : nous ne laissons pas indifférent ! Et nous en entendons de belles à notre sujet ! Si certaines choses nous font sourire, d’autres nous hérissent le poil ! Alors vous êtes prévenus : voici 5 choses à ne pas dire à un parent qui instruit ses enfants à la maison !

5 choses à ne jamais dire à un parent qui instruit son enfant à la maison !

1- “Mais comment il va se faire des copains ce petit ?! Il va se sentir seul !”

La fameuse question de la socialisation revient tellement souvent qu’il fallait bien que je lui accorde la première place !

Alors soyons bien clairs : les enfants instruits à la maison ne vivent pas enfermés ! Ils ont une vie sociale riche, se font plein de copains au parc, dans leurs activités sportives et culturelles, et pendant les réunions de familles en ief (instruction en famille). Ils ont aussi des cousins, des cousines, des voisins… Et comme leur quotidien n’est pas confiné dans une salle de classe remplie de congénères tous nés la même année civile, ils comptent souvent des amis aussi divers que : Jean-Ebenezer, le boucher avec qui ils discutent foot et astronomie, Eugénie-Gontrande, la vieille voisine qui leur apprend à tricoter en leur racontant sa jeunesse, et Jenny-Kimberley, la petite gardée par la nounou du quartier, qui court partout et leur apprend la patience ! Et pour peu que vous ayez plusieurs enfants, ils deviendront des pros de la socialisation, car soyons honnête, les rapports entre frères et sœurs sont rythmés par les conflits à gérer et les “je t’aime, moi non plus”. Alors si vos enfants parviennent à vivre en harmonie (la plupart du temps) avec leurs frères et sœurs avec qui ils passent le plus clair de leur temps, ils seront capables de vivre avec n’importe qui.

2- “Tu fais l’ief ? Quelle chance tu as ! J’aurais tellement aimé mais on ne pouvait pas !”

Bien évidemment, cette réflexion est recevable venant de personnes vivant dans un pays où l’ief est illégal, ou en désaccord avec leur conjoint sur le sujet. Mais bien souvent, elle est émise par des personnes qui considèrent que nous pratiquons l’ief simplement parce que nous sommes plus avantagés que d’autres…

Si instruire ses enfants à la maison est une chance, alors c’est une chance qu’on se créé soi-même. Pour la plupart des familles, cela signifie des sacrifices financiers et souvent un changement de mode de vie. C’est beaucoup de travail sur soi, car bien qu’on les aime, vivre constamment avec ses enfants relève parfois d’un défi de patience ! Et c’est aussi énormément de travail pédagogique pour s’assurer que les enfants apprennent correctement, et pour convaincre les autorités durant les contrôles.

Eh oui, nous avons de la chance de profiter de nos enfants et de créer un noyau familial fort. Mais la vie en instruction en famille n’est pas toujours rose. Il y a des conflits, et peu d’espace pour faire redescendre la pression. Il y a la peur de l’échec, les jugements permanents et parfois le manque de soutien des proches. Et il y a aussi la peur de voir nos droits diminuer comme ça a été le cas récemment en France, mais aussi dans d’autres pays.

3- “Mais tu as la formation pour faire ça ?”

Avez-vous suivi une formation pour apprendre à vos enfants à marcher, à parler ou à manger ? Non. Parce que ce sont des apprentissages naturels et qu’il suffit aux parents d’être curieux et attentifs pour accompagner leur enfant. Si le théorème de Pythagore et les règles d’accord du participe passé ne sont pas des apprentissages naturels, il n’en reste pas moins que l’envie d’apprendre est naturelle. Les enfants sont curieux et veulent apprendre si on sait leur montrer l’utilité de ce qu’on leur présente. Et c’est cette envie d’apprendre qu’il faut cultiver ! Alors je ne dis pas que se charger de l’instruction d’un enfant peut se prendre à la légère, mais notre formation se fait sur le terrain en nous informant, en lisant des livres, en discutant avec des personnes qui sont passées par là (d’autres parents en ief, ou des professeurs) ! Et le plus beau dans tout ça ? C’est que nous nous formons non pas à enseigner au plus grand nombre, mais à cette petite personne unique qui est en face de nous. Nous nous servirons ensuite de nos apprentissages pour instruire nos cadets, et nous apprendrons encore, car chaque enfant est différent.

4- “Mais tu vas t’arrêter un jour quand même ?”

Si vous avez allaité, porté, “cododoté”… vous avez entendu cette réflexion. Et si vous envisagez l’instruction en famille, il faut vous y préparer, vous l’entendrez encore ! Mais la bonne nouvelle c’est que vous y êtes familier maintenant.

Cette petite phrase peut avoir deux sens. Le premier : “Mais à un moment tu n’auras plus le niveau pour enseigner à ton enfant !”. Là, je vous renvoie au point précédent. L’essentiel est de donner aux enfants le goût d’apprendre. Et d’ici à ce qu’ils atteignent un niveau que nous ne pourrons plus du tout suivre, j’espère que nous en aurons fait des êtres curieux et capable d’indépendance dans leurs apprentissages !

Le deuxième sens est plus critique : c’est une accusation de refuser de couper le cordon. Pour certains, instruire ses enfants à la maison serait un délire de mère possessive… Mais tout d’abord, je dois rappeler que c’est un choix qui doit être partagé par les deux parents pour qu’il soit possible. Alors les hormones féminines ont bon dos ! Ensuite, nos enfants ne sont pas enfermés. Nous les ouvrons au monde. Nous avons choisi de les instruire différemment et bien souvent nous ancrons leurs apprentissages dans le monde réel ! Instruire ses enfants en famille signifie alors leur laisser la liberté d’aller vers les autres et de prendre leur propre chemin d’apprentissage. Et cela demande une bonne dose de lâcher-prise !

5- “Je fais l’ief : quand mes enfants rentrent de l’école, je leur prépare toujours plein d’activités pédagogiques !”

C’est une phrase qu’on lit régulièrement sur les groupes de discussion autour de l’ief et qui nous donne l‘impression que certains réduisent l’instruction en famille à quelques activités pédagogiques. Mais ce choix d’instruction implique bien plus que la préparation de quelques activités.

Car bien-sûr, en ayant fait le choix d’instruire nos enfants à la maison, nous cherchons toujours de nouvelles idées d’activités pédagogiques. Mais nos préoccupations et les sujets sur lesquels nous aimerions échanger vont plus loin que ça. Comment gérer l’instruction de plusieurs enfants de niveaux différents ? Comment faire l’instruction en famille et cumuler un emploi ? Comment gérer les tâches ménagères dans une maison toujours en mouvement ? Comment trouver du temps pour soi ? Qu’en est-il de nos droits suite aux dernières lois ?

Car l’instruction en famille ne se résume pas à l’instruction ! C’est un mode de vie qui bouleverse notre quotidien. Nous avons donc besoin d’échanger nos expériences avec des personnes qui vivent vraiment la même chose, et nous n’aimons pas être réduits au statut de parent qui a affiché l’alphabet dans son salon.

Après ces 5 choses à ne pas dire à un parent qui instruit ses enfants à la maison, vous allez nous trouver susceptibles. Et vous n’auriez peut-être pas tout à fait tort… Mais le sujet nous tient à cœur et nous constatons régulièrement que la liberté d’instruction se réduit partout dans le monde… Et nous aimerions protéger nos droits et mieux faire connaître notre mode d’éducation. Alors, la semaine prochaine je vous confie la liste des 5 choses que nous adorons entendre !

J’adore vous lire, alors n’hésitez pas à me laisser un commentaire ! Vous instruisez à la maison ? Qu’est-ce que vous n’aimez pas qu’on vous dise à ce sujet ? Vous n’êtes pas concerné ? Peut-être avez-vous des questions ?

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4 commentaires sur “5 choses à ne jamais dire à un parent qui instruit son enfant à la maison

    Weena a dit :
    01/06/2019 à 18:48

    Moi, ma seule réflexion sur l’IEF, c’est “oh mon dieu, je vous admire tellement, je crois que je n’aurais pas eu la patience” ?
    Et juste une question, tu n’as pas peur de “rater” quelques choses ? Quand tes enfants scolarisés ont une lacune, tu peux blâmer le professeur ?

      mamanadada a répondu :
      02/06/2019 à 05:44

      Hihi ! le “Je vous admire tellement” fera partie de mon article de la semaine prochaine ! Nous les parents en ief aimons bien qu’on reconnaisse que la tâche n’est pas si facile !
      Sinon sur la peur de rater. Rater quoi ? Rater un apprentissage qui était au programme mais dont l’enfant ne se servira jamais ? Tu sais ce genre d’apprentissages que les enfants de l’école apprennent pour le jour de l’interro et oublient rapidement après ? Si l’enfant a besoin d’un savoir pour continuer dans son chemin, alors il va l’acquérir et pour le long terme.
      Sinon, il y a aussi la peur d’échouer, je l’évoque dans l’article. Bien-sûr on a parfois peur que nos enfants n’arrivent jamais à lire ou qu’on ne parviennent pas à leur faire comprendre le calcul. Mais quand on a le retour de famille ief dont les enfants sont grands maintenant, cela rassure. Ce qui en ressort c’est que dans notre monde de lettrés, tout enfant apprend à lire ou à compter si ses parents montre l’exemple. Cela se fait parfois très tard, mais le déclic opère !
      Et enfin, chaque acquisition nous donne confiance en nous. Quand ma fille a commencé à lire, je me suis dit que j’avais été capable de lui apprendre. Maintenant elle commence à lire l’anglais, et là encore cela me conforte dans mes capacités de transmission.
      Des doutes, nous en avons ! Mais au moins, si les choses “ratent”, nous avons tout le contrôle pour rectifier nos erreurs et trouver la bonne voie !

    Isa LISE a dit :
    08/06/2019 à 13:49

    Très justes remarques 🙂

      mamanadada a répondu :
      08/06/2019 à 14:00

      Merci ! Je pense qu’on entend toutes les mêmes réflexions qui reviennent…

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